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Mes chers Concitoyens,
Vous savez que depuis quelque temps, encouragé par vous, j'essaye - malgré mon grand âge - de faire à l'intention de mes petits-enfants et de vous tous, l'Histoire de notre cher Créquy, en quinze fascicules distincts, destinée à être publiée aprés ma mort: 1° Créquy dans les temps les plus reculés; 2° Créquy Espagnol; 3° Plan descriptif et historique du vieux chateau fort de Créquy; 4° Abrégé de la légende sur RAOUL, reproduction et traduction d'un petit poéme écrit vers l'an 1300 en idiome Picard-Artésien; 5° Relevé des noms et qualités de MM. les curés et vicaires de la paroise de Créquy, à partir de 1647, jusqu'a ce jour, avec historique sur quelques-uns etc.etc.
Je ne voulais rien publier de mon vivant, ayant l'intention de laisser ce soin à mes petits-enfants.
Mais, - par une circonstance fortuite que vous savez, - je suis forcé, bien malgré moi, de me découvrir sur un point capital.
Je dois beaucoup à mon Créquy, je lui dois même des peines et des dégoéts. - C'est la vie -; mais je lui dois des affections et des sympathies que jamais je n'oublierai.
Il faut, - pour lui, - que je combatte, é cette heure, et publiquement, des convoitises bien coupables si elles n'étaient inconscientes. Il faut que je réponde immédiatement é un nouveau chroniqueur qui vient de jeter le grappin sur le chateau de Créquy et ses seigneurs.
Je veux empécher de laisser passer ses prétentions é l'état de légendaire.
En cléturant, le 3 Février 1891, mon manuscrit sur Créquy dans les temps anciens, premier fascicule de l'histoire locale que j'essaie de faire é votre intention, j'étais bien loin de supposer qu'un nouvel historien allait surgir et continuer de revendiquer, comme ses prédécesseurs du Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, l'honneur, pour Fressin, d'étre le berceau de la Maison de Créquy.
Je savais pourtant, qu'é coté de moi, un savant s'occupait d'écrire une notice historique de Fressin.
J'ai eu méme lavantage de la voir, é ce sujet, dans le courant de 1890.
Je ne lui ai pas laissé ignorer que je me sentais le patriotisme de l'imiter, de faire aussi, de mon coté l'histoire de Créquy oé je suis né, oé reposent les cendres de mes péres,en m'efforéant d'introduire, - au moins parmi les miens, - le goét de penser un peu plus aux hommes et aux choses du passé.
Je ne pouvais donc pas présumer, mes chers concitoyens, que cet écrivain viendrait nous attaquer sur notre propore terrain, violenter nos plus fermes croyances, blesser au vif notre patiotisme, et chercher é détruire les enseignements que je vous avais déjé donnés.
Ce n'est qu'au mois de Février dernier, année courante 1892, que j'ai appris ce fait par la communication que m'a faite l'auteur lui-méme, de la préface de son important travail et de son idée d'ensemble, avec l'envoi de sa légende poétique de Raoul de Créquy, non pas extraite de son livre, qui n'est sans doute pas encore publié; mais de la légende du pére Daire, é laquelle elle fait suite.
Je ne veux faire ni grand préambule ni phrases. L'anour de mon Créquy, autant que celui de la vérité, me bréle. Tout de suite, je veux l'arracher aux mains de son ravisseur.
Je combattrai courtoisement et loyalement armé de la géographie et de la chronologie qui sont les deux yeux de l'histoire. J'ai besoin de le rappeler.
Je vais donc exposer devant tous les regards les arguments de mon contradicteur en faveur de Fressin, qu'il prétend étre le berceau de Créquy.
J'argéerai, é mon tour, en faveur de Créquy, et les lecteurs apprécieront de quel coté leur paraétra étre la vérité historique.
C. BRAQUART-LEMAIRE,Ancien instituteur de Créquy, Adjoint au Maire, auteur du "Gymnase grammatical" et du "Manuel du Moissonneur", ouvrage subventionné par le Société d'Agriculture de Montreuil-sur-Mer, encouragé par la souscription de son Excellence M. le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et par une indemnité littéraire de son Excellence M. le Ministre de l'instruction publique et des Cultes.Créquy, le 25 Mars 1892.
Mon adversaire dit, aux premiéres lignes de sa préface:ARGUMENTS DE MON CONTRADICTEUR
1 FRESSIN! A ce nom, les souvenirs se pressent, la curiosité s'éveille. Qui n'a entendu parler de Fressin dans la province d'Artois, la Picardie et le Boulonnais? Les érudits savent que cet ancien bourg fut le berceau de la MAISON de CREQUY l'une des plus grandes et des plus illustres de France.OUF ! QUELLE PARADE FANFARONNE !... et les érudits qui savent, qui sont-ils? nous les rencontrerons, sans doute, sur notre chemin ... arrivons é la riviére avant d'essayer de la traverser.
En suivant:2 D'HZIER cite parmi les gentilhommes qui donnérent leur vie pour la patrie, vingt et un Créquy dont les états de service datent du TREIZIEME SIECLE.Dans son idée d'ensemble:
Il a écrit é la 13epage:3 En été, spécialement é l'époque des vacances, il ne se passe pas une semaine qui n'améne é Fressin, - et parfois de bien loin, - des archéologues ou de simples amateurs, qui viennet, les uns isolément, les autres par groupes, admirer les ruines importantes DU VIEUX CHATEAU DES CREQUY et la monumentale église élevée par les MEMES SEIGNEURS.Qu'on se rappelle cet article 3.
Au bas de la méme page 13:4 Le roman et le théatre ont rendu populaire la merveilleuse légende de Raoul de Créquy, dont les aventures é travers les hasards et les miséres de la Croisade eurent leur dénouement historique au chéteaude Fressin.Hum! Hum!
A la page 14:5 Le chateu et l'église de Fressin ne datent point de la belle époque du style ogival, qui fut le XIIIme siécle, ils paraissent étre du XVme siécle, époque du gothique flamboyant. Ils sont contemporains l'un de l'autre: le soubassement est identique é l'église et au chateau; c'est un damier, moitié gresserie, moitié cailloux supérieurement taillés. Ce qui reste de nervures au chateau indique aussi la méme ogive qu'é l'église.Souvenez-vous de cet aveu lecteurs.
Je m'en servirai comme d'une épée é deux tranchants !
A la 15e page6 LA FAMILLE DE CREQUY s'est, parait-il, subdivisée en douze branches. Il nous suffira de marquer en larges traits les actes principaux des SEIGNEURS de FRESSIN et de donner la succession chronologique des dits seigneurs.Ca n'ira pas tout seul.
Dans son extrait commenté de la légende poétique:Il écrit é la page 14me7 Quand Louis VII se met en devoir de partir pour les lieux saints, NOTRE JEUNE SEIGNEUR RAOUL de CREQUY veut le suivre.Ah! oui! le Raoul qu'on veut voler é Créquy... Et la cour d'assises!
Dans la méme page:8 On nous dira peut-étre: Le gracieux petit poéme que nous venons de lire est un monument et une autorité. Or il ne nous parle qu'incidemment de la terre de Fressin; il n'y est question que de la forét de Créquy et du chateau de Créquy. Donc les sires de Créquy n'avaient pas alors leur résidence é Fressin.Naturellement, ce me semble.
Page 15me9 Nous prétendrons: Les termes de la légende ne disent rien ni pour l'une ni pour l'autre opinion. Quand on sait combien on a défriché de bois dans cette contrée, seulement depuis la révolution, par exemple: celui de la Falise, d'Auchy é Wamin, et celui de Rollencourt, de ce village é Béalencourt, on est bien porté é penser que les bois de Créquy, de Sains et de Fressin, toujours propriété du méme seigneur, ne faisaient, au XII siécle, qu'une seule forét. Le bois, comme le chateau, portait le nom de la famille.C'est moins clair que les eaux de la Crékoise.
Méme page:10 On a vu précédemment l'erreur étrange d'un géographe moderne, qui donne le dessin des ruines du chateau de Fressin, telles qu'elles sont encore aujourd'hui avec cette légende: "RUINES DU CHATEAU DE CREQUY" et plus loin cette notice: "CREQUY" Cette petite ville de 1361 habitants posséde les pittoresques ruines d'un vieux chéteau qui fut le berceau d'une des plus illustres Maisons de France. Le lecteur étranger ne douterait certainement pas que ces "ruines pittoresques" sont é Fressin. On peut donc trouver aucun argument pour la question dans la légende de RAOULJ'en trouverai d'authentiques en faveur de Créquy. Patience.
VOILA, mes chers concitoyens, les titres ou les raisons qu'invoque notre adversaire pour humilier Créquy et chanter bien haut la gloire de Fressin.
Maitrisez vorte indignation et restez calmes: RAOUL NOUS SOURIT! Jamais la peau de l'ours ne fut moins proche des mains du chasseur.
Les filets dans lesquels on espére nous prendre ne sont vraiment que de faibles toiles d'araignée, bien incapables d'arréter le plus petit effort d'un vrai patriote
Nous pourrons méme profiter, trés avantageusement, des arguments de notre ennemi pour le combattre. Il est trés habile, je le proclame; mais il me paraét étre dans une pénurie compléte de documents. Il est sans armes. Ses canons ronflent, mais ne tuent pas.
MA REPLIQUE A CE QUI PRECEDE
Je l'assoie sur la tradition et les différents auteurs que je citerai, avec leur provenance, au fur et é mesure, sans négliger la géographie et la chronologie, inconnus, semble-t-il, dans le camp de nos contracdicteurs.
Ié A Créquy, on prétend que les ruines de notre ancien chéteau sont, de plusieurs cents ans, plus vieilles que celles du chéteau de Fressin. Cette tradition tenacement conservée de génération en génération jusqu'a ce jour, veut que Créquy a été sérement la souche de Fressin: tout le contraire de ce qu'avance notre adversaire.
Ier ARGUMENT: LA TRADITION
2é Que Créquy est une ancienne ville, car, y dit-on, comment s'expliquer l'origine de ces dénominations de certaines parties du village: Le bout de la ville, la rue du fort, - ainsi encore nommée en 1647 dans les registres de catholicité, - le marché aux chevaux, le chemin du bure (beurre), la poterie, la maladrerie, etc., etc.
Les anciennes appellations que l'on rencontre partout, que l'on a respectées partout, depuis un temps immémorial, n'ont-elles pas eu, toutes, une raison d'étre? Malte-Brun parle de Créquy comme d'une ancienne ville. Je n'insiste pas.
A Fressin, mon contradicteur ne rencontrerait pas méme un homme intelligent qui voudrait croire que Fressin a été le berceau de Créquy.
Il y a eu dans ce charmant village, des érudits, des savants dans les familles VIOLLETTE, LOUVET et LENOIRE, en particulier: ils pensaient comme les habitants de Créquy. Mon grand'pére paternel, Jean-Franéois BRACQUART, homme lettré, pour son temps, percepteur de Fressin, a recueilli ce témoignage. Leurs descendants restent dans la méme opinion.
M. l'abbé BONHOMME, - mort il y a quelques années, - curé de Fressin, que j'ai toujours connu trés particuliérement, était studieux et un chercheur qui n'a pas écrit, mais qui pouvait le faire avec le plus grand succés. Je lui ai entendu dire et répéter cent fois, - et il ne s'en cachait pas, - qu'il n'entrerait jamais dans sa pensée, que Fressin ne dépendét pas de Créquy.
Dans un abrégé de la légende sur RAOUL DE CREQUY, écrit en 1872, sur l'invitation de monseigneur l'évéquede Beauvais, par M. le curé de la parroisse du Hamel, située entre Granvillers et Crévecoeur (oise), il est affirmé que cette légende est, -sinon véridique, - au moins conforme é la tradition consrvée en Picardie comme en Artois.Cet opuscule m'a été offert par M. DUFOURNY-MANIER, mon plus prés voisin, propriétaire de la belle ferme, dite le chéteau, construite en 1727, sur une partie de la plate-forme de l'ancien chéteau-fort de Créquy, par M. Pierre-Alexandre DEMAGNY, receveur alors, de la terre de Créquy de son parent maternel.
Et vous, mon cher contradicteur, qu'avez-vous fait de la tradition?
Vous savez bien pourtant combien agissent les vieux souvenirs sur les masses, et combien la négation de ce qu'elles ont recueilli pieusement de leurs péres les offense et les aigrit.
Pour moi la tradition é sa puissance, son autorité: La Génése a été écrite sur la tradition et n'a été contredite par aucun peuple et dans aucune langue!
2me Argument,
Basé sur la légende de Raoul de Créquy, par le pére DAIRE, l'un des descendants du célébre DAIRE qui fut le digne compagnon d'Eustache de Calais, le seul dont l'histoire ait conservé le nom.
Ce pére DAIRE, cet estimable religieux, bibliothécaire de la Maison des Célestins de Paris, s'est rendu, disent les érudits, recommandable par ses connaissances dans nos Chartres et dans d'autres parties de la littérature Franéaise.
Ce document m'a été fourni par M. Pingrenon, actuellement curé de Créquy.
Cette légende, - en partie confirmée par le pére ANSELME, - é qui nous aurons recours tout é l'heure, nous apprend que Raoul de Créquy fils de Gérard et d'Yolande de Gueldres habitait le Chéteau de Créquy, avec son vieux pére et sa femme Adéle de Craon fille de Mahault de Craon, d'une des plus grandes Maisons de la Bretagne;
Que Raoul fit partie de la deuxiéme Croisade en 1147, en suivant Louis VII, dit le Jeune; qu'il fut fait prisonnier en Asie-Mineure, aprés le passage du Méandre, devant Antioche, et retenu en esclavage, pendant dix ans, par les Sarrazins; qu'aprés sa délivrance, il REVINT au Chateau de Créquy, etc.
Mon contradicteur a manifesté l'étonnement que, - dans cette légende, - il ne soit pas dit un mot du chéteau de Fressin, si prés du chéteau de Créquy.
Mais il a donc oublié qu'il a écrit lui-méme en archéologue, qu'il n'y avait pas encore de chéteau é Fressin, é cette époque?
M. Robitaille, dans le Dictionnaire historique du Pas-de-Calais, répétant M. Harbaville, confirme cette vérité.
En parlant de Coupelle-Vielle, il a écrit: "Ce village existait en 863 et son chéteau comme celui de Fréges et de Créquy, fur détruit dans les guerres du XVmesiécle." Il ne parle pas du chéteau de Fressin. C'est par la méme raison, qu'é cette époque il n'y avait pas de chéteau de Fressin. Il y en eut un aprés la destruction du chéteau de Créquy, cers le milieu du 15me siécle.
Les sires de Créquy, qui possédaient la terre de Fressin depuis RAMELIN II, chef de leur lignée, pouvaient bien y avoir quelques vassaux, quelques censitaires, quelques moulins, un semblant de maison, un pied-é-terre, un chenil, une meute, quelques piqueurs, pour les grandes chasses dont parle mon adversaire; mais rien autre de bien important sans doute: Fressin était une terre é redevances et non seigneuriale.
Qu'on me permette de sortir ici, un instant de mon sujet principal, pour relever, en passant, dans l'intérét de la vérité historique, quelques grosses erreurs qui ont été commises par les historiens qui ont écrit, en 1873 et 1875 sur Créquy et Fressin.
Ils ont écrit:
1é QUE FRESSIN EST LA SOUCHE DE CREQUY.
Reim n'est moins justifié, rien n'est plus hors de la vérité.
2é Si la légende sur Raoul est vraie, le fait de son retour a dé se passer, non é Créquy, mais é Fressin, résidence des SEIGNEURS DE CETTE MAISON
Le chéteau de Fressin a été élevé vers 1430 et RAOUL est MORT en 1181.!! C'est un tour vraiment fantastique.
3é M. de Laplane a intitulé une brochure : "FRESSIN, CREQUY, et leurs SEIGNEURS."
FRESSIN EN TETE!! Le vasselet avant le SUZERAIN!!
4é Fressin, comme chéteau-fort, a précédé Créquy de plus D'UN SIECLE
Vraiement? ... Ce n'est pas supportable!
5é Parmi les Seigneurs de FRESSIN et de CREQUY, on peut citer Gérard qui accompagna Godefroy de Bouillon é la premiére croisade.
C'est exact; mais Gérard a vécu longtemps aprés Ramelin II. Quelle interversion!
6é RAMELIN II, qui se croisa, de son coté, et fonda l'abbaye de Ruisseauville.
Ouf, Ramelin est mort, d'aprés son cartulaire, en 986, et on le fait se croiser 109 ans avant la premiére croisade qui n'eut lieu qu'en 1095, trés exactement.
7é RAOUL qui partagea la captivité de St Louis aprés la bataille de la Massoure, en 1250.
Nouvel anachronisme de 103 ans: Raoul s'est croisé en 1147. Aprés cela que peut-on attendre de ces historiens? C'en est assez, arrétons-nous.
Quittons ces embrouilleurs qui ont fait la nuit sur l'histoire de notre cher Créquy, et retournons é nos arguments contre notre adversaire qui doit déjé se sentir bien malade, car il a commémoré toutes les insanités qui précédent!...
C'est, tout autrement, que M. le baron A. de Calonne a fait l'historique des communes de l'arrondissement de Montreuil, hormis celles du canton de Fruges!Je le tire de l'histoire dénéalogique et chronologique de la maison royale de France; des principaux officiers de la Couronne et de la Maison du roy etc. ; de la généalogie compléte de la Maison de Créquy etc., le tout dressé sur les titres originaux, registres des Chartres du roy, du Parlement, de la Chambre des Comptes et du Chételet de Paris, cartulaires d'églises, manuscrits et mémoires qui sont dans la bibliothéque du roy, et autres.
3me ARGUMENT.
Par le pére ANSELME, (Augustin DECHAUSSE.)
Cette piéce m'a été confiée par un collectionneur, mon proche parent.
Je copie, textuellement, ce précieux document qui n'a pas besoin de commentaire. Je le baptise: Porte-lumiére.
La Maison de Créquy est une des plus anciennes et des plus illustres du pays d'Artois, d'oé elle est passée en Picardie et dans plusieurs provinces du royaume.Elles existait avant RAMELIN II de CREQUY.Ce petit bout de la généalogie de la Maison de Créquy, qui paraét étre si ignorée, fera tomber, j'espére, et ruinera bien des prétentions émises par nos chroniqueurs modernes.
Les anciennes généalogies donnent plusieurs degrés au-dessus; mais ils ont été confondus et transposés ainsi que le prouvent plusieurs chartres. On se contentera de commencer la généalogie de cette Maison é ce Ramelin II qui fonda l'abbaye de Ruisseauville, suivant le cartulaire de cette abbaye dont voici l'extrait:
1é Ramelinus secundus nomine dominus de krekii Fressininsis, fundavit hanc ecclesiam suam sub Ludivico quinto anno domini nonagesimo octogesimo sexto ex fide tabularum nostrarum.
Les anciennes généalogies portent qu'il épousa 1é Alix d'oisy, fille du Seigneur d'Oisy et d'Honnecourt, 2é Colle de Rumigny.
2é BAUDOUIN, sire de Créquy, fut apparemment fils de Ramelin; il se trouva en 1007, avec l'armée franéaise commandée par BAUDOUIN IV, du nom de comte de Flandre, dit "la belle Barbe" au siége de Valenciennes, contre l'empereur HENRI III, dit "le Boiteux". Il épousa Marguerite de Louvain, de laquelle il eut BOUCHARD, sire de Créquy et de Fressin, qui suit, Anne de Créquy, femme de WARIN ou GUERIN, sire de CRAON et HENRY de CREQUY, seigneur de Bierback, qui fit don, le jour des Calendes d'aoét 1052, é l'abbaye de Tongerlo, en Brabant, d'une rente fonciére é prendre sur la terre de Bierback, du consentement de BOUCHARD, sire de Créquy, son frére; de Warin, sire de Craon, mari d'Anne leur soeur, de Walburge, sa femme, et de BAUDOUIN, son fils. Ce Baudouin seigneur de Bierback, mourut en Terre-Sainte suivant le cartulaire de Tongerlo. Il y avait été é la premiére entreprise faite par Godefroy de Bouillone et fut oére d'ERMANGARDE, de MARIE et d'HERMAN, seigneur de Bierback qui confirma, en 1160, la fondation faite par HENRY, son ayeul, en 1052, é l'abbaye de Tongerlo, en présence de RAOUL SIRE DE CREQUY, de Mahault, sa femme, BAUDOUIN, son fils ainé, WARIN GEOFFROY et ARNOUL de Créquy, qu'il nomme ses cousins. Il avait épousé une dame nommée NOCOLETTE, fille de Nicolas de MAILLY et d'une dame nommée VERMOGIE avec laquelle il est ainsi nommé dans un acte de 1160; puis étant passé en Terre-Sainte, il fut tué par Henry de CHASTILLON, ayant eu pour enfants: Jean et Godefroy, seigneurs de Bierback. Ce derneir voulant venger la mort de son pére, il en fut empéché par le comte de HAYNAUT, et autres seigneurs qui firent son accomodement, lui faisant épouser Wermonde de CHASTILLON, fille de cet HENRY, de laquelle il eut: JEAN seigneur de Bierback né en 1209, en la guerre contre les Albigeois, sans avoir été marié, HENRY qui fit le voyage de la Terre-Sainte, avec le roi Saint-Louis et y fut tué devant Damiette en 1258, WANTIER, religieux de Citeaux, mort en 1222, qu'on dit avoir été canonisé et HAVOISE, dame de Bierback, alliée é Guillaume seigneur de Teurmonde de la Maison de Béthune duquel s ont issus les autres seigneurs de Bierback.
3é BOUCHARD, sire de Créquy et de Fressin, est dit fils de BAUDOUIN sire de CREQUY et de Marguerite sa femme dans la donaion faite é l'abbaye de Tongerlo par HENRY, seigneur de Bierback, son frére en 1052, sur la terre de Bierback, provenant de leur mére, sur laquelle, il déclare ne rien prétendre. Les anciennes généalogies lui donnent pour femme Richilde de St-Pol, de laquelle il eut entr'autres enfants GERARD, seigneur de CREQUY et de FRESSIN qui suit:
Dans le dénombrement de la seigneurie de Créquy, en 1781, je lis: "Que le seigneur comte de Saint-Pol, devait encore par chacun an, au jour de St Jean-Baptiste, et St Rémy, par moitié, dix livres parisis, é prendre sur les revenus et domaines du dit comté de St-Pol.
4é GERARD, sire de Créquy et de Fressin desquelles terres dépendaient encore celles de Torchy, de Royon, d'Hémont, Rimboval, Lebourg, Sains-les-Fressin et bien d'autres, fut certainement le fils de BOUCHARD. Il fit le vyage de la Terre-Sainte. é la célébre croisade de l'an 1096 au rapport des anciennes chroniques de Flandres, et s'y distingua. Au retour il confirm é l'abbaye de St Jean-au-Mont-les-Thérouanne, au mois de septembre 1125, du consentement de sa femme YOLANDE et de ses enfants, toutes les concessions que ses prédécesseurs y avaient faites, et particuliérement des dixiémes, terre et revenus, assis au village de Sains-les-Fressin que son pére y avait donnés. Il avait épousé Yolande, fille de BAUDOUIN III, du nom de comte de Haynaut et d'Yolande de GUELDRES, sa femme, suivant Jacques de Guise, en sa chronique de Haynant et sz toutes les anciennes généalogies, de laquelle il eut: Radulphe ou Raoul sire de Créquy qui suit, Geoffroy, Baudouin Anselme et Mabault de Créquy, femme de Baudouin Chastelin de St-Omer, nommée dans une chartre du chapitre de Fauquembergue de l'an 1150.
5é Radulphe ou Raoul(I), sire de Créquy et de Fressin, fut présent avec Mahault sa femme et Baudouin son fils aéné, é la confirmation que Hermand, seigneur de Bierback, son parent, fit, en 1160, é l'abbaye de Tongerlo, de la fondation que son ayeul y avait faite, en 1052. Il mourut en 1181 laissant de sa femme, que Marliére, et aprés lui MENAGE, dit fille de Renaud ou MAHAULT sire de Craon et d'ENNOGEN de Vitré, Baudouin II sire de Créquy et de Fressin qui suit, WARIN, ARNOUL e GEOFFROY de Créquy, duquel on fait descendre la branche des seigneurs de Boyes en Bourgogne, finit en Péronelle de Créquy, femme du Seigneur de la Roche en Bourgogne.
(I) NOTA - N'écrivant pas en polémiste, mais en patriote, et dans l'intéret de la vérité historique, il me vient, é la derniére heure, une pensée que je veux exprimer ici:6é BAUDOUIN II, du nom de sire de Créquy et de Fressin, épousa du vivant de son pére, une dame nommée Clémence, dont on ne dit pas de qui elle était fille. Il fut plége et caution, en 1198, de l'hommage de HUGUES CAMP-D'AVESNES, comte de St-Pol, avait promis au roy Philippes-Auguste, de sa terre de Lucheu et mourut peu aprés, laissant pour enfants: Baudouin III qui suit et Alix deCréquy, allié avec BAUDOUIN de St-Omer, seigneur de Penne.
Je crains que mes contradicteurs aient pu confondre RAOUL, mort en 1181, fils de GERARD de CREQUY et d'YOLANDE de GUELDRES, - le Héros de la légende, - avec RAOUL de CREQUY et de FRESSIN, surnommé, l'Estendart, comme son trisaéeul, Jean Ier, du nom de Sire de Créquy et de Fressin:
Ce Dernier Raoul, était fils de Jean IV, du nom Sire de Créquy, de Fressin, de Canaples etc., qui mourut la nuit de St-André, 1411, et fut entérré en l'église de Fressin, sous une tombe élévée dans une chapelle, que sa veuve y fit faire et qu'elle fonda. Il avait épousé, le 27 avril 1395, Jeanne de Roye, fille de Jean de Roye et de Jeanne de Béthune qui mourut, elle, qu'en 1434, et fut enterrée prés de son mari.Note de l'auteur. (Voir pére Anselme et Monstrelet) C.B.
7é BAUDOUIN III, du nom de sire de Créquy et de Fressin. Il est fait mention de lui et de sa femme, dans une transaction passé au mois de Mai 1237, entre lui et les religieux de l'abbaye de Saint-Jean-au-Mont-les-Thérouenne touchant leurs limites et les dixiémes qu'ils avaient é Sains-les-Fressin, comme pour leur quart du revenu du franc moulage du moulin de Fressin tombé en ruine. BAUDOUIN III eut pour fils PHILIPES qui suit, et BAUDOUIN seigneur de Torchy et de Royon.
8é PHILIPES, sire de Créquy, de Fressin et autres lieux, fit une donation, en 1238, de quelques biens au seigneur de Contes, son vassal et son parent et vendit en 1238, au comte de St-Pol, la terre deBeaurain. Il mourut en 1255. De sa femme, Alix de Pecquigny, il eut: BAUDOUIN IV du nom de sire de Créquy et Huon ou Hugues de Créquy seigneur de Rimboval etc., etc.
Au numéro 6 de vos arguments, vous dites mon cher contradicteur: "La famille de Créquy s'est, Parait-il, subdivisée en douze branches. Il nous suffira de marquer, à larges traits, les actes principaux des Seigneurs de FRESSIN etc."
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